5 conseils pour vaincre le syndrome de la page blanche

Publié le 13 mai 2017 à 19:07
5 conseils pour vaincre le syndrome de la page blanche

Quel parolier, auteur ou écrivain n'a jamais eu le syndrome de la page blanche? Si vous en connaissez, je veux bien les rencontrer! Ça arrive en effet à tous ceux qui écrivent de se heurter à un mur : celui du manque d'inspiration.

 

La meilleure façon de lutter contre le syndrome de la page blanche est, disent les plus poètes, d'utiliser du papier de couleur! C'est amusant, mais pas très utile pour sortir de « l'impasse inspirationnelle » dans laquelle le parolier se retrouve parfois. Et puis entre nous, en 2017, la plupart des gens utilisent un ordinateur pour écrire, alors le papier de couleur...

Voici donc quelques méthodes que j'utilise pour éviter le syndrome de la page blanche:

1) Faire autre chose

C'est certainement la méthode la plus efficace et celle que je pratique le plus souvent quand l'inspiration me fait défaut. À trop vouloir trouver absolument les mots là, tout de suite, on fait crée un blocage et on a beau se concentrer fort, se gratter le cuir chevelu jusqu’au sang, l'inspiration de vient pas pour autant. Pas grave, dans ce cas, allez faire un tour dehors, faites-vous un café, allez faire des courses, lisez un magazine, jouez à un jeu sur sa console, bref, faites autre chose que réfléchir à ce X#@!?% de couplet qui ne vient pas!

Après quelques minutes ou quelques heures, remettez-vous à la table de travail. Ce n'est évidemment pas une certitude, mais très souvent, ça fait revenir l'inspiration. On a aéré ses neurones et les rimes se bousculent alors dans votre tête. Si l'inspiration n'est toujours pas là après la pause, laissez passer 24h ou une semaine pourquoi pas. Pas de pression, ça finira toujours par revenir, parfois à un moment inattendu, en prenant le métro ou sous votre douche. Un parolier est quelqu'un de patient.

 

2) Lire d'autres auteurs, d'autres paroliers

De façon générale, il est important de lire les autres auteurs de chansons, les poètes. Non pas pour les copier, mais parce qu'en les lisant, vous vous imprégnez de la musicalité de leurs mots, vous rentrez dans leur univers, vous observez la façon dont ils ont construit leurs textes, comment ils les ont fait sonner, comment ils ont détourné le sens de tel ou tel mot. Certains utilisent beaucoup de noms propres, d'autres inventent des mots un vers sur deux, d'autres encore utilisent des vers libres (sans structure régulière), chacun a ses techniques.

Personnellement en cas de panne d'inspiration, sois je vais faire du sport, sois je m'aère le cerveau en lisant à haute voix un ou deux poèmes de grands poètes classique comme Lamartine, Nelligan, Hugo ou Baudelaire. Je le fais à haute voix car ça permet de mieux entendre la musicalité des mots et le rythme des vers. Quand vous lisez des alexandrins (vers de deux fois six syllabes ou six pieds dans notre cas), on habitue son oreille à ce rythme.

3) Ne pas bloquer sur une phrase

Parfois, quand on écrit les paroles d'une chanson, on bloque sur une phrase, ou sur un couplet, un vers. Impossible de trouver cette satanée rime sur ce couplet, ça ne vient pas. Plutôt que de bloquer de longues minutes sur un vers, il suffit de passer au couplet suivant. C'est comme au cinéma, quand on voit le film à l’écran, la chronologie de l'histoire ne correspond pas forcément à l'ordre dans lequel les scènes on été tournées. La scène finale a peut-être même été filmée le premier jour du tournage! Pour les paroles c'est pareil, on n'écrit pas forcément une chanson dans l'ordre chronologique. Certains paroliers aiment commencer par le refrain, d'autres par les couplets... chacun sa méthode, trouvez celle qui vous correspond le plus.

4) Utiliser les dictionnaires

Tout comme il existe le syndrome de la page blanche, il y a le syndrome de la « rime blanche ». On doit trouver une rime, mais rien ne vient. Dans ce cas, il n'y a pas de raison de ne pas utiliser un dictionnaire de rimes ou des sites comme 1001rimes.com. Contrairement à ce que certains pensent, les paroliers qui utilisent des dictionnaires de rimes ne sont pas moins bons que les autres. La simple lecture du dictionnaire de rimes permet d'avoir accès à tout un tas de mots auquel on n'aurait pas forcément pensé immédiatement. Ces mots vous donneront d’autres pistes de réflexion, par simple association d’idées. Certains paroliers utilisent aussi des dictionnaires de champ lexical comme le site rimessolides.com. Peut importe les outils, ce qui compte c'est le résultat final! Une rime enfin trouvée et c’est parfois toute la chanson qui se « débloque » et l’écriture coule le plus naturellement du monde.

5) La méthode surréaliste

Quand on est face à sa page blanche, qu'on cherche un sujet de chanson qui ne vient pas, on peut utiliser la méthode qu'utilisaient les surréaliste au début du siècle dernier, à savoir l'écriture automatique. Cette méthode est simple à appliquer et peut donner des bons résultats. Il suffit de laisser libre court à son cerveau et d'écrire ce qui nous passe par la tête, sans réfléchir au sens, sans contrôler. Comme un robinet qu'on ouvre et duquel coulent en vrac des idées sans liens apparents.

Ça peut être une phrase, un mot, un nom propre qui sort. On l'écrit et on passe au suivant. « Papillon... liberté... prison... rouge à lèvre... JFK... ». On ne cherche pas le sens, mais des pistes. Et pour la pratiquer régulièrement, cette méthode permet souvent d'aller explorer un champ lexical et sémantique auquel on n'aurait pas pensé forcément immédiatement. Dernier conseil, écrivez le plus possible.

Le syndrome de la page blanche existera toujours, mais avec l’expérience, on développe des techniques d’écriture, une expérience, on est moins sujet à la pression, et tout ça, ça vient avec le temps. Alors, à vos stylos... ou vos claviers!

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